Une chemise de nuit de flanelle

Un camisón de franela (Une chemise de nuit de flanelle)
De Leonora Carrington

Dans le cadre du programme Villa Médicis hors les murs




Mise en scène et scénographie: Hauke Lanz
Texte espagnol :Ivett Montalván
Costumes :Ximena Fernández
Création lumières :Meinolf Kössmeier
Création son:Hauke Lanz

Avec : Rocío Boliver
Paola Córdova
Katia Elnecave
Edwarda Gurrola
José Guadalupe López
Daniela Schmidt
Mijal Schmidt
Manuel Sevilla
Fabiàn Storniolo


Création le 12 mai 2000 au Musée Ex Teresa Arte Actual, Mexico-City, Mexique





Les images surréalistes qui surgissent de l’esprit de Leonora Carrington dans la pièce Une chemise de nuit de flanelle, il y a 55 ans, prennent vie sous le regard de l’auteur lors de la création, pour la première fois, de cette pièce. Ce dimanche, Carrington assiste à la Dernière, qui, dans la mise en scène de Hauke Lanz pouvait être vue ces derniers jours dans la chapelle de l’Ex Teresa Arte Actual.
A l’heure, l’artiste anglaise, née en 1917, s’assoit dans le deuxième rang de l’auditoire. En dépit de chaises " inadéquates " et de forts décibels momentanés, - elle se bouchera les oreilles une ou deux fois -, Carrington manifeste son goût pour la mise en scène et juge extraordinaire le jeu des interprètes de ses fantômes.
L’artiste peintre, aujourd’hui âgée de 83 ans, parle d’un ton aimable bien qu’elle redoute les interviews : "Bien sûr, une personne ne peut pas avoir la même imagination qu’une autre. Ca fait maintenant beaucoup d’années que j’ai écrit cette pièce. L’interprétation des acteurs était magnifique, elle m’a beaucoup plue. C’était une très agréable surprise, mieux que mes souvenirs."
Lanz s’entretient avec la femme issue du mouvement surréaliste à la fin de la représentation, il est encore chargé des fleurs qu’il lui a offert pour la remercier de sa présence.
Ce travail "a plu a Leonora Carrington. Elle a dit que ça a été un choc pour elle, d’où sont resurgis toutes ces figures, tous ces personnages qui lui rappellent sa jeunesse et aussi ce moment de folie qu’elle a traversé et qu’elle décrit dans son livre En bas."
(…)
Le lauréat du gouvernement français qui séjourne au Mexique dans le cadre d’une recherche sur le théâtre de Leonora Carrington, dit que cette pièce fait écho à des éléments de la vie de l’auteur, comme sa fuite hors d’Angleterre à 19 ans, l’époque où elle vit une romance avec Max Ernst qu’elle suivra jusqu’à Paris où elle se liera avec les surréalistes.
Peut-être la pièce dialogue-t-elle aussi avec son enfance, à la fois très protégée et dans le même temps, claustrophobique.
(…)
A la fin, à la sortie de l’Ex Teresa, une femme surprit la foule qui reflua, criant des mots incohérents dans un dialogue qu’elle semblait entretenir avec elle-même. Cette femme sortait d’un immeuble voisin, face à l’enceinte coloniale, juste au moment où Carrington s’apprêtait à rejoindre sa voiture. Elle ne sortait pas de l’imagination de l’artiste anglaise, mais de la vie réelle, et quelques uns des spectateurs qui auront vu la folle hurler garderont l’impression qu’il s’agissait d’un prolongement du spectacle auquel ils venaient d’assister.


Tania Gómez, dans le journal Reforma (Mexico City) du 16 mai 2000










Production: Ex Teresa Arte Actual || Conaculta (Conseil National pour la Culture et les Arts) || Association Française de l’Action Artistique (AFAA) || Institut Français d’Amérique Latine (IFAL) || Goethe-Institut Mexiko



Link: Ex Teresa Arte Actual









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