Angstblau


Angstblau
D'après le roman Le cri du sablier de Chloé Delaume

Version scénique établi par Anita Kerzmann, Arved Schultze et Hauke Lanz





Mise en scène: Hauke Lanz
Dramaturgie :Katrin Hentschel
Scénographie et costumes:Andreas Becker
Création lumière:Bernd K. Maier
Création son:Hauke Lanz

Avec : Frank Albrecht
Melanie Lüninghöner
Lucia Schreiber
Vanessa Valk



Création le 23. février 2007, Theater Freiburg, Allemagne




Mon synopsis est clair. En banlieue parisienne il y avait une enfant. Elle avait deux nattes brunes, un père et une maman. En fin d’après-midi le père dans la cuisine tira à bout portant. La mère tomba la première. Le père visa l’enfant. Le père se ravisa, posa genoux à terre et enfouit le canon tout au fond de sa gorge. Sur sa joue gauche l’enfant reçut un fragment de cervelle.
Maman meurt première personne. Elle disait malaxer malaxer la farine avec trois œufs dedans et un yaourt nature. Papa l’a tuée deuxième personne. Infinitif et radical. Chloé se tait troisième personne. Elle ne plus qu’au future antérieur. Car quand s’exécuta enfin le parricide il fut trop imparfait pour ne pas la marquer.

(Le Cri du sablier de Chloé Delaume, 2001)


Angstblau, est l’adaptation pour le théâtre du roman Le Cri du Sablier de Chloé Delaume. C’est une autofiction basée sur des éléments vécus : enfant, Chloé Delaume assiste dans la cuisine à la scène où son père, violent, tue sa mère avant de se donner la mort. Durant neuf mois l’orpheline refuse de parler avant de retrouver, à travers ce traumatisme, la langue de manière inhabituelle et nouvelle. Vingt ans après les faits elle rédige Le Cri du sablier, un livre dans lequel elle « enterre » son père et où la langue, sa langue à elle, devient « l’arme » à travers laquelle elle a forgé sa personnalité unique. Ici la blessure est devenue une force.
La mise en scène de Angstblau est la tentative de re-jouer autrement le passé pour dynamiser l’emprise qu’il a sur nous. Dans Angstblau, la libération n’est pas l’illusion que l’événement traumatique peut être dépassé ; la véritable libération est le jeu multiple avec celui-ci, conscient que nos blessures forgeront ainsi la singularité de notre personnalité.






Produktion: Theater Freiburg





Link: Theater Freiburg
Link: Chloé Delaume Homepage









retour